Infiltrations de lumière

Lumière, source de vie.
Peintures acryliques (125cm x 165cm)

En résumant mon travail, Christian Langlois, membre de l’Institut et président de l’Académie des Beaux Arts a écrit : En peinture, après un figuratif de grande tenue, il s’évada vers une forme d’abstraction qui n’est ni lyrique, ni géométrique, ni tachiste mais qui lui est à ce point personnelle que l’on peut reconnaître à coup sûr un Sabatier de loin et à première vue. Plus rare encore, ses œuvres, tout en étant liées par une grande unité de facture et d’esprit se distinguent franchement les unes des autres par une indiscutable personnalité.

Quelque soit son domaine de prédilection,tout créateur ayant consacré sa vie à la réalisation de son art a besoin de reconnaissance.Constats de succès ou d’échecs cuisants jouent un rôle important sur son moral et la poursuite de ses activités.Or à cinquante ans,bien qu’ayant reçu des critiques nationales flatteuses, je traversai une période d’incertitude.Mon moral s’en trouva affecté.Heureusement,une bonne constitution physique et psychique fit barrage à mon amertume passagère.

Chacune de mes étapes picturales ou sculpturales fut influencée par la précédente. Les « Déclinaisons de lumière et de matière » puis les « Infiltrations de lumière » exhibèrent avec plus de force l’interaction entre relief et lumière. J’abandonnais le symbole et l’ésotérisme. La place prépondérante que j’accordais au relief, face à la palette chromatique, devint ma principale préoccupation. Mes toiles, de grands formats, n’étaient plus des étendues plates à recouvrir mais des espaces dynamiques, des peaux terriennes accidentées et colorées, reflets de ma vie intérieure offerte au regard du spectateur.

Je mettais la lumière à l’honneur. Son intensité inondait mes tableaux, jusqu’à la saturation. L’omniprésence des reliefs s’atténua, jusqu’à disparaître dans de nombreuses réalisations. Le corps féminin réapparut, irradié. Je faisais place au jeu constant entre le jour et la nuit et à la plastique féminine retrouvée.

Toutefois, il me fallut maîtriser la lumière dans des proportions équilibrées. En effet, cette dernière devançait souvent mes intentions et s’infiltrait, malgré mon pinceau, dans des zones destinées à moins de clarté. Cette période intense fut marquée par ma recherche incessante de déclinaisons et de contrastes de tons lumineux, avec une inclination personnelle pour les jaunes orangés et les bleus.